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Un cas de dysfonction ostéopathique sacro-iliaque

Dysplasie
Un berger allemand pratiquant le ring, atteint de dysplasie coxo-fémorale, est présenté à la consultation d’ostéopathie pour remédier à la baisse de performance qui découle de son affection. Un traitement structurel et une mise au repos améliorent la situation en moins d’un mois. Uston est un berger allemand de 5 ans pratiquant le ring. Depuis quelques mois, ses performances ont nettement diminuées : il court en crabe, le saut de palissade est mauvais, car il semble manquer d’impulsion.
Le propriétaire a amené l’animal chez son vétérinaire, qui a noté une forte douleur à l’extension du postérieur droit. L’anamnèse rapporte une dysplasie coxo-fémorale notée C/D. Le chien est mis au repos et sous AINS pendant 2 semaines. A l’issue de cette période, un court entraînement met les mêmes signes en évidence. Un membre du club de ring conseille au propriétaire d’Uston une visite d’ostéopathie.  

Chien plus tonique 
A l’examen ostéopathique, une chaîne lésionnelle classique est rapidement objectivée : épaule gauche en dysfonction de supination, D3 en FRSg, D13 et L3 en dysfonction simple de compensation et l’iliaque droite en rotation dorsale (dysfonction de supériorité). La dysfonction la plus sensible est celle de l’articulation sacro-iliaque droite. Le questionnement plus précis du propriétaire rapporte un accident de saut survenu une année auparavant, où le chien est resté coincé par le postérieur droit en haut de la palissade. Les baisses de performance sont d’ailleurs apparues après, nous précise-t-il. Le traitement est essentiellement structurel, et le chien est mis au repos pendant 3 semaines (sortie en laisse, pas d’entraînement ni de concours, etc.). Aucune médication n’est donnée, en dehors d’une prescription d’Arnica 5CH ND pendant 3 jours. Le contrôle à 3 semaines montre un chien beaucoup plus tonique sur ses postérieurs. Les dysfonctions hautes ne sont qu’un mauvais souvenir, mais l’articulation sacro-iliaque a repris sa position viciée. Elle est corrigée à nouveau dans la foulée. Après deux semaines de repos supplémentaires, Uston est remis à l’entraînement ; tout se passe au mieux et les sauts ont retrouvé leur ampleur originelle. 


Une dysplasie coxo-fémorale notée C/D est objectivée par une radiographie, 
mais cliniquement elle n’est pas responsable des troubles observés ce jour.

Qualité de vie améliorée 
Voici donc un chien sévèrement atteint de dysplasie coxo-fémorale bilatérale, qui travaille néanmoins à bon niveau, et dont le problème ambulatoire n’est pas directement en relation avec son handicap.
Il est certain que ce chien ne sera jamais un grand champion, car ses hanches ne lui permettent pas des performances du meilleur niveau, mais son exemple nous montre encore une fois qu’il ne faut pas systématiquement condamner un chien à la chirurgie ou à la carpette du salon sous prétexte d’une atteinte articulaire radiographiquement avancée. Il est évident, du point de vue ostéopathique, que la dysplasie coxofémorale est un défaut d’aplomb induisant une modification dans la biomécanique générale de la structure ostéo-articulaire globale de l’organisme. Mais son intégration dans une démarche de rééquilibrage fonctionnelle permet souvent une qualité de vie nettement améliorée pour le patient. A l’extrême, nous rencontrons des cas comme celui présenté ici où, à elle seule, l’ostéopathie trouve une solution élégante.

Dr Stéphan CAYRE
vétérinaire pratiquant l’ostéopathie 
La Dépêche Vétérinaire N°1001 du 27 septembre au 3 octobre 2008